L’INVENTAIRE DES CLOCHES DU PAYS LANDESCOT S’ACHÈVE

Saint-Raphaël

Saint-Raphaël

En amont de la présentation de la prochaine exposition conçue par A2PL consacrée au patrimoine religieux du pays landescot, qui sera présentée en Médoc à partir du mois de septembre 2016, un important travail a été mené en lien avec la Société Française de Campanologie pour recenser et étudier l’ensemble des cloches suspendues dans les églises du territoire[1]. Un partenariat très enrichissant, qui nous a permis d’étendre nos connaissances tout en réalisant pour notre part un apport de données historiques utile à la compréhension de l’objet. Les représentants des deux associations ont ainsi travaillé dans un esprit d’ouverture et de complémentarité particulièrement plaisant, avec un profit partagé et la même volonté de transmission.

A ce stade, ce sont 34 cloches, répartis entre 17 édifices religieux, parfois uniques, parfois regroupées par 2 ou par 3, qui ont été examinées à la loupe, photographiées, dont l’ornementation a été étudiée et les textes transcrits. Un travail patient et méthodique qui exige les plus grandes précautions, car en dehors des églises dotées d’un clocher-mur (cas de Lacanau, de Saumos, de Benon et de la chapelle Saint-Raphaël à Avensan), il convient de les atteindre par l’intérieur, parfois au sommet de flèches particulièrement élancées, ce qui oblige au respect rigoureux de principes de sécurité[2]. Nous remercions très vivement l’ensemble des communes du canton Sud-Médoc, qui n’ont fait aucune difficulté pour accueillir notre demande conjointe, après que nous ayons avisé de notre démarche représentants du clergé affectataire et associations paroissiales. Certains maires et adjoints, en charge de la culture ou des bâtiments communaux, nous ont même fait le plaisir de nous accompagner pour participer aux découvertes.

[1] La SFC (Société Française de Campanologie), fondée en 1987, se donne pour mission de traiter tout ce qui se rapporte aux cloches quelque soit leur forme, leur époque, ou leur usage (site internet : campanologie.free.fr).

[2] Bien que très peu de communes veillent à alerter, dans l’édifice même, sur le péril encouru, nous souhaitons préciser ici qu’il est prohibé de se rendre seul et sans habilitation à l’intérieur d’un clocher, les accès étant potentiellement dangereux, sans compter le risque afférent à la puissance de la sonnerie elle-même et au passage des câbles électriques. La porte des clochers est d’ailleurs verrouillée la plupart du temps.

clocher de l'église Saint-Pierre d'Avensan

clocher de l'église Saint-Pierre d'Avensan

L’étude de ces cloches va bien au-delà des techniques de fonte : il s’agit d’étudier le contexte dans lequel elles sont commandées, accrochées, et parfois sacrifiées, de comprendre le cérémonial qui entourait leur baptême et l’impact de l’évènement sur les populations, de les confronter à l’histoire générale de l’édifice qui les reçoit. Nous disposons d’un ensemble conséquent, s’étendant de la fin du Moyen Age au XXe siècle, avec, parfois, des décors de toute beauté. Différents fondeurs sont représentés, dimensions et poids sont extrêmement variés, les textes qu’elles comportent sont de nature éclectique. Elles révèlent tout un univers, traduisant la société de leur époque.

Le résultat de cette opération sera synthétisé dans l’une des sections de l’exposition, dédiée à cet art campanaire méconnu, alors que ne subsistent plus en France, dans ce domaine d’activité, que trois professionnels. L’intérêt évident qu’elle présentera sera de réunir virtuellement et d’offrir aux yeux du public ces objets d’art souvent invisibles et généralement inaccessibles, dont l’électrification a fait disparaître un rôle social autrefois essentiel dans chaque commune : celui de sonneur de cloches, qui ne se contentait pas d’accompagner les cérémonies religieuses, mais remplissait également une mission primordiale dans les processus d’alerte, en cas d’orage ou d’incendie, si redoutés à travers la lande.

Ne l’oublions pas, l’une des missions fondamentales qui justifie l’action de notre association est de contribuer au recensement des patrimoines de toute nature, aussi discrets soient-ils, et de favoriser leur appropriation, aussi bien par les habitants du Médoc que par ses visiteurs. D’ores-et-déjà, nous vous invitons à venir découvrir en juin prochain ces trésors et leurs mystères, au sein de cette exposition qui dévoilera bien d’autres merveilles, à commencer par l’art du vitrail, également étudié dans l’ensemble des mêmes édifices.

A très bientôt le plaisir de vous y accueillir.