balade en terre de Gascogne

déjà 5 ans !

Le samedi 30 septembre, nous avons conçu, à l'attention spéciale de nos adhérents, un voyage d'une journée pour partager la découverte des patrimoines de Lomagne. Et pas n'importe quels patrimoines, puisqu'il s'agissait exclusivement de sites en relation avec nos actions et l'histoire de notre Médoc, sur lesquels un accueil particulier nous était réservé. Un bel itinéraire de caractère au cœur du Gers, réservé à nos membres, pour des lieux d'exception.

Fondée à l’automne 2012, A2PL célèbre ses cinq ans, et l’ouverture de cet anniversaire a donné lieu pour ses membres, à titre exceptionnel, à un déplacement d’une journée tenant à la fois de la promenade touristique et du voyage d’étude.

Un anniversaire aux couleurs de la Lomagne, ce choix ne devant rien au hasard. Si au niveau local A2PL s’est toujours attachée à restaurer et promouvoir l’identité landescote comme une composante historique forte du Médoc pluriel, il est tout aussi évident que ce Médoc s’inscrit à son tour dans des cercles plus larges, soumis à des influences extérieures et à des circulations d’hommes qui le rattachent par tout un écheveau de fils au Grand Sud-Ouest.

le cloître de la Collégiale de La Romieu, un jour de grand soleil !

le cloître de la Collégiale de La Romieu, un jour de grand soleil !

Chacun des sites visités, selon un itinéraire spécialement conçu à cette occasion, trouvait sa résonnance avec les lieux, les thèmes, les personnages présentés au cours de nos travaux. Avec la collégiale de La Romieu, nous avons même anticipé, puisque ses patrons, les chefs de la famille d’Aux (à prononcer « Auxe » ou « Auch » selon les goûts), implantés en Médoc dès le XVIIe siècle, n’ont encore fait l’objet de notre part ni d’une conférence ni d’un article. Mais l’occasion était trop belle de tisser des liens entre ce monument, doublement reconnu au titre des Monuments Historiques et du Patrimoine Mondial de l’Unesco, et les propriétaires, dans notre presqu’île, des crus du Haut-Barrail, de Patache ou encore de Talbot. Restituer ce type de connexion favorise l’ouverture et le désenclavement mieux que n’importe quel discours. Une découverte à laquelle nous avons consacrée la matinée, après une arrivée sous une pluie de hallebardes dans le village médiéval, et surtout, une présentation atypique sous la houlette de notre guide Thierry Perret, qui n’a pas tardé à capter l’attention de tous et que nous remercions de son accueil particulier. Ne serait-ce que pour la sérénité du cloître et les peintures murales de la sacristie où chaque représentation donne encore lieu à de nouvelles découvertes, sans omettre la destinée hors du commun du fondateur Arnaud d’Aux, La Romieu mérite d’être connue, même si le mauvais temps ne nous a pas permis d’apprécier pleinement le privilège d’un accès aux étages supérieurs des tours.

Nous nous en sommes consolés avec le déjeuner, en tous points excellent, préparé au Cardinal par Corinne et Philippe Manet : d’excellents produits, un service impeccable, le sourire en prime et le respect de nos contraintes horaires, formait en sus de l’apéritif – pousse-rapière, évidemment ! – un cocktail parfait pour cette pause médiane.

cloître
corbillard dans le cloître
cloître
rosace de la nef
peintures de la sacristie
statue de l'été, halle de Fleurance
e-monumen.com

statue de l'été, halle de Fleurance
e-monumen.com

L’eau du ciel s’atténuant, nous avons pu bénéficier plus sereinement, à Fleurance, de l’entrée dans l’église Saint-Laurent et de la promenade sous le plafond de bois de la halle, sous le regard des Quatre Saisons, ces statues grandeur nature qui venaient rappeler notre intérêt pour la fonte d’art. Une étape que dictait la présence des trois grandes verrières d’Arnaud de Moles, dont le très bel Arbre de Jessé, clin d’œil au vitrail de la Crucifixion à Castelnau-de-Médoc, œuvre classée que l’on attribue également à son atelier. 

Puis, après cette symphonie de verts et de bleus, oubliant cette galerie saisissante de visages issus du Moyen Age tardif, route en direction de l’Isle Jourdain pour l’étonnante découverte du Musée européen d’art campanaire. Comment cette visite ne se serait-elle pas imposée, après le recensement et l’étude des cloches du Pays Landescot mené avec la SFC, l’un des points forts de notre exposition des Journées Européennes du Patrimoine 2016 à Carcans ? A la surprise de découvrir autant de trésors dans une petite ville gersoise, sur les deux niveaux extrêmement bien conçus de l’ancienne halle aux grains, s’ajoutait la diversité des objets et celle des thèmes sur lesquels ouvre cet art millénaire des vibrations sonores, doublé de la variété de ses significations. La sentence fut claire : partant d’une visite à laquelle nous devions consacrer 1 heure ½, nous avons quitté les lieux à regret avec la conviction qu’en prévoir au moins 2 n’aurait pas été superflu. Chaque pièce mérite qu’on s’y attarde, et les explications offertes ne faisaient qu’allonger le temps, au fil d’œuvres en provenance des cinq continents et issues des âges les plus lointains jusqu’aux productions contemporaines.

Musée Européen d'Art Campanaire à L'Isle-Jourdain
Musée Européen d'Art Campanaire à L'Isle-Jourdain
Musée Européen d'Art Campanaire à L'Isle-Jourdain
Musée Européen d'Art Campanaire à L'Isle-Jourdain
Musée Européen d'Art Campanaire à L'Isle-Jourdain
Château de Caumont
l'orangerie

Château de Caumont
l'orangerie

Difficile donc de quitter l’Isle-Jourdain, mais une excellente raison nous y poussait : à quelques kilomètres de là, Caumont, château natal du duc d’Epernon. Un personnage qui présente un intérêt évident pour l’histoire du Médoc : car ce « cadet de Gascogne », hormis son brillant passage à la cour des Valois et ses tumultueuses relations avec Henri IV, et bien connu en Gironde pour la construction du château de Cadillac, reste attaché à la possession de la quasi-totalité du littoral girondin et de la majorité des seigneuries qui composaient alors notre circonscription. Héritier par mariage des Foix-Candale, en tant que tel baron de Castelnau et captal de Buch, puis acquéreur de la sirie de Lesparre, des châteaux de Lamarque et de Beychevelle, d’autres fiefs encore, il reste identifié à la poldérisation du Nord-Médoc et à la recréation d’Hourtin, à l’épisode terrible du naufrage des caraques portugaises et aux vestiges de Saint-Pierre de l’Isle dont l’un de ses enfants, l’évêque de Mirepoix, fut abbé, et encore, comme le veut la tenace légende médoquine, au rituel du salut des navires qui descendaient l’estuaire et amenaient leur voile face à sa demeure. Aussi l’arrivée dans ce château Renaissance à l’architecture presque intégralement préservée depuis sa construction par Pierre de Nogaret de La Valette sous le règne de François Ier, présentait-elle pour nous un caractère bien particulier. Arrivée marquante, car il s’agissait de s’enfoncer, à la perpendiculaire d’une petite route départementale, dans un chemin étroit au cœur d’un bois épais, avant de découvrir après un kilomètre l’étonnant spectacle de la demeure et de ses jardins ouvrant sur les reliefs du Pays de Savès. Nos remerciements vont ici à son propriétaire et à nos deux accompagnatrices, spécialement venues pour nous en ouvrir les portes. Une occasion de constater combien l’effort à soutenir est important pour entretenir un patrimoine privé de cette importance, avec l’embarras du choix quant à l’objet sur lequel le faire porter. En tout état de cause, nous n’avons pas fini de parler du duc d’Epernon.

Ligardes, l'église Saint-Hilaire

Ligardes, l'église Saint-Hilaire

Puis, la route du retour, via Cologne et sa jolie petite halle au surprenant clocheton à colombages, Sarrant et sa grande porte fortifiée, Solomiac et ses rangées de maisons médiévales, et la nuit venue, un dernier « ruban » sur les petites routes sinueuses de la Lomagne. Une journée rythmée par les multiples commentaires dispensés tout au long de la route par notre conseiller scientifique, car le trajet, sans le laisser soupçonner, était conçu pour traverser une succession de sites marquants : la petite commune de Ligardes au puissant clocher, lieu de naissance de Jean Micqueau, curé de Lacanau (celui qui engagea au XVIIIe siècle les travaux de relocalisation de l’église Saint-Vincent), le château d’Esclignac, modèle de patrimoine dont la sauvegarde relève du financement participatif, les bastides de Monfort et de Mauvezin, d’autres encore, saupoudrés sur notre itinéraire comme les cailloux dans le conte de Perrault. Nous n’avions qu’à les ramasser, et ce fut une nouvelle fois une belle occasion de s’enrichir.

Et l’ingrédient essentiel, l’esprit auquel nous associons bien sûr tous nos membres qui regrettaient leur indisponibilité à cette date du 30 septembre : le plaisir partagé. Mais l’anniversaire ne fait que commencer, et si, comme le dit un duo célèbre « nous avons fait un beau voyage » pour l’inaugurer, peut-être un autre, dans la même veine, viendra-t-il le clôturer ? D’ici là, nous faisons route vers une Assemblée Générale 2018 qui déclinera rétrospective et perspectives, notre 4e cycle annuel de visites-conférences sur un thème à dévoiler, et de prochaines publications : les rendez-vous ne manqueront pas.

cloître de la Collégiale de La Romieu
déjeuner sous les arcades à La Romieu
Halle de Fleurance
Musée Européen d'Art Campanaire
Château de Caumont

quelques mots de nos adhérents :

Cette Journée du cinquième anniversaire de l'Association a  été pour moi une journée remarquable
Remarquable par les découvertes que nous avons faites tant sur plan architectural et historique, avec un guide plein d'humour,  que sur les liens entre les familles gersoises et médocaines, le plaisir de retrouver l'art campanaire et l'art du vitrail.
En quelque sorte un bref résumé de tout ce que vos conférences si intéressantes ont porté à notre connaissance
une organisation sans faille (J)

Merci encore pour cette jounée culturelle  en terres gersoises,sauf la météo,tout fut parfait,un grand bravo aux organisateurs (M et V)

Nous venons vous exprimer le plaisir que nous avons pris à cette journée si riche de ce samedi.
Nous avons particulièrement apprécié ces visites en dehors des sentiers classiques, avec des guides qui nous ont fait partager leur passion, visites en cohérence avec les conférences de l'association.
Un grand merci et un coup de chapeau pour l'organisation, qui, quoiqu'on en dise, a été parfaite.
À bientôt pour de nouvelles aventures culturelles (S et JB)

Un grand merci à tous les organisateurs de cette trés agréable journée (sans soleil mais qu'importe) le principal était de nous retrouver pour ce cinquième anniversaire et d'apprécier comme à chacune de nos sorties "patrimoine" la beauté des sites visités où tout le monde a pu s'enrichir d'un peu plus d'histoire de nos contrées. Merci (M)

Il y a des anniversaires qui passent plus ou moins inaperçus. Comme d'habitude, vous avez réussi le "nôtre". Je trouve effectivement que le 5ème anniversaire de notre association a été dignement fêté. Vous avez en effet réuni en une journée (certes, longue, mais on n'a pas rien sans rien!!) des visites d'une grande qualité  (mais, ça, nous en avions l'habitude!) couplée à une grande variété!! Quand je fais le bilan de cette journée, j'ai un peu le vertige!! Merci (JJ)

Encore une fois, merci pour cette magnifique journée. J'ai la sensation d'être "privilégiée" chaque fois que vous organisez une manifestation à notre bénéfice.(R)

Quelle belle journée dans le Gers !

Nous voulons vous remercier de nous avoir donner le bonheur de la vivre .

Nous savons les difficultés, les imprévus pour mener à bien un déplacement d'une cinquantaine de personnes qui n'ont qu'à monter dans le bus et se laisser porter !

De nouvelles acquisitions dans "notre bagage historique", des retrouvailles avec des personnages déjà rencontrés et toujours le plaisir de vous écouter (N et M)